Foire aux questions

Si l'on se base sur leur espérance de vie, non, une chèvre en lactation continue n'est pas plus « usée » qu'une chèvre qui a des petits chaque année, bien au contraire même. J’ai pu voir de vieilles chèvres de 17 ans, à la retraite depuis plusieurs années et encore en forme.

Comme le disait Jean-Yves Ruelloux dans son interview : « Demandez aux femmes si elles seraient moins fatiguées en ayant un bébé chaque année ou en allaitant plusieurs années ».

De plus, les risques sanitaires sont importants aux mises bas et la lactation continue permet de diminuer cette mortalité ou cette fragilisation au moment des naissances.

Non. Les lactations longues existent depuis un certain temps et de plus en plus d'élevages la pratiquent. La différence, c'est que la lactation n'est pas autant prolongée en lactation longue qu'en lactation continue. En lactation longue, la lactation dure en moyenne 2 ans (au lieu de 9/10 mois).

Avec la lactation continue, on peut espérer une lactation de plus de deux ans : tant que la chèvre ne s'arrête pas de produire du lait d'elle même.

Autre différence : avec la lactation longue, le niveau de production annuelle des chèvres est globalement équivalent à celui d'une chèvre qui a à nouveau eu un petit entre deux (d’après les études de l’institut de l’élevage). Pour pousser leur productivité laitière au même niveau sans leur faire avoir un nouveau chevreau, on leur donne une alimentation plus riche, ce qui fait que leur organisme peut avoir du mal à l'assimiler. J'ai entendu beaucoup d'éleveurs me déconseiller de faire de la lactation longue car les chèvres sont plus vite fatiguées (le foie travaille dur notamment) et les chèvres sont réformées plus jeunes.

De mon côté, je ne pousserai pas la productivité laitière des chèvres au même niveau que les chèvres qui ont un petit chaque année donc il n'y a pas ce problème.

Au moment où la chèvre se tarit, elle porte à nouveau un chevreau depuis 2 ou 3 mois et son organisme ne peut pas gérer en même temps la gestation et en même temps la lactation, c'est trop énergivore. De plus, les éleveurs incitent ce tarissement en espaçant de plus en plus les traites et en réduisant l’alimentation des chèvres.

Ça n'est clairement pas du loisir dans la mesure où l'entreprise a été officiellement créée auprès du centre de formalité des entreprises. Je dispose d'un numéro Siret et suis affiliée à la MSA (mutualité sociale agricole) pour mon activité.

Même si le troupeau est petit, gérer seule l'élevage des chèvres avec une traite matin et soir, la transformation du lait en fromages ainsi que la commercialisation représente un temps de travail considérable et surtout sans aucun jour de repos. Pour ceux qui souhaitent participer aux journées bien remplies, ils peuvent venir en wwoofing ! (https://wwoof.fr/fr/host/9449-Les-chevres-de-Lila).

Dans la mesure où j'ai besoin de peu pour vivre, oui.

J'ai réalisé un prévisionnel économique précis basé sur deux points : limiter autant que possible les charges d'exploitation et les dettes (ce qui passe par un emprunt qui ne soit pas disproportionné d'où l'impossibilité pour moi d'acheter un tracteur ou plus de 50 000 mètres carrés de prairie + une autonomie en foin et de l'auto-construction au maximum).

Faire le choix de la lactation continue, c'est faire le choix de ne pas faire passer la rentabilité avant tout et c'est un choix dont je suis prête à assumer les conséquences (un peu d'humour : l'avantage, c'est que de toute façon, je n'aurai pas le temps pour les sorties « non essentielles » comme on dit en cette période de pandémie (restaurants, théâtre, etc...) et je ne peux pas laisser mes animaux le temps d'un weekend ou de vacances alors je n'ai pas besoin de gagner l'argent nécessaire à financer tous ces loisirs.

Puisqu'il n'y a pas la période de tarissement annuelle pendant laquelle la mamelle est « au repos », il faut effectivement être très vigilant sur ce point.

Cependant, avec une bonne prévention, j'ai pu observer chez Jean-Yves Ruelloux qu'il n'y avait aucune mammite (chez des chèvres en 8ème année de lactation).

Le fait de ne pas avoir de petit donc pas de montée de lait à répétition évite les problèmes de mammites.

Il faut savoir qu'il y a 4 facteurs principaux qui provoquent les mammites et je peux jouer sur 92,5% d'entre eux :

♥ Les machines à traire (70% des cas) : il y a un risque de surtraite mais comme j'aurai un petit chariot deux places, je pourrai bien surveiller pour arrêter la traite au bon moment. Il faut également nettoyer et renouveler régulièrement certaines pièces de la machine à traire ainsi que régler parfaitement la pression.
♥ L'hygiène avant et après la traite (15% des cas) : les mamelles seront nettoyées et désinfectées avec un produit spécifique pour éviter cette source d'infection.
♥ L'alimentation (7,5% des cas) : une alimentation trop riche provoquera des acidoses et un ensemble de problèmes physiologiques rendant la mamelle vulnérable. Je veillerai à ce que les besoins alimentaires des chèvres soient couverts mais ne leur donnerai pas plus à manger que nécessaire.